Par Christine Laurion, paru dans « Le Journal du Yoga » 2014

Qui est mon Maître ?

Il est omniprésent. Parfois il se cache, mais seulement pour me dire que je me suis éloignée. Mon Maître a une connaissance absolue et il me transmet ce que je suis prête à recevoir.

Il vit dans l’espace, il incarne l’espace. Pour celui qui le reconnaît, s’installe une relation et à partir de là, la transmission.

Mon Maître m’accompagne depuis toujours. J’en ai véritablement pris conscience à cinq ans alors que je regardai par la fenêtre de ma chambre – il était là, debout dans la neige de mon jardin accompagné par un petit cortège un jour de Pâques. Il ressemblait à un personnage biblique.

Je l’ai revu plus tard sous forme d’un atome, l’infiniment petit. Il m’a emmené dans l’espace d’un voyage dans l’Univers où l’infiniment petit est infiniment grand.

Des expériences extraordinaires sans doute, ou peut-être que nous sommes nombreux à les vivre, chacun à sa façon, sans en parler. La peur du ridicule, et on oublie. Moi aussi j’ai vécu une forme d’amnésie pendant une partie de ma vie, et un jour, grâce au Yoga, j’ai retrouvé ma mémoire.

Est-ce que mon Maître m’a encouragé vers ce chemin spirituel ? C’est possible, mais l’essentiel n’est pas là. Mon Maître est exigeant. Il transmet uniquement lorsque je suis dans un état de méditation – le visage est détendu, l’espace intérieur est vide de pensées, vide de tensions. Ajna Chakra, la conscience m’accueille dans cet abandon. Je n’attends rien, je ne demande rien, je laisse faire.

Mon Maître ne communique pas avec des mots, ni même avec des images. Son langage est subtil, comme l’inspiration qui frôle les milliards de cellules du corps.

Ne pas chercher.

Les choses apparaissent, des prises de conscience se dessinent, l’esprit écarte ses frontières.

Ma pratique s’en ressent ainsi que mon enseignement aux élèves, mais aussi mon caractère et le regard que je porte sur les évènements dans ce monde.